La Clandestine ou Lathraea clandestina, une fleur remarquable de nos campagnes.Les pieds dans l'eau, la Clandestine sort de terre au mois de mars et y replonge au mois de juin. Comment se forment ces coussins de fleurs violettes ?Au pied des arbres, on trouve parfois un beau matin une plante étonnante : la Clandestine est arrivée. Ces fleurs forment une touffe pouvant atteindre un diamètre de cinquante centimètres. On ne peut observer cette plante qu'au bord des cours d'eau, ou au moins dans les zones humides. De plus, le printemps doit déjà être bien avancé. Et pour cause : la Clandestine arrive toujours au même moment. Sa croissance suit exactement celle des arbres, qui, justement, connaissent leur montée de sève au début du printemps.
Cette plante pousse donc au pied des arbres, tels que les peupliers, les saules, mais aussi les aulnes et pourquoi pas le Chêne pédonculé, tout contre les racines qui plongent dans la terre. Elle se plaît au bord des cours d'eau, dans la zone où ces racines sont en contact fréquent avec l'eau. On la rencontre dans toute la France, mais plus souvent dans l'Ouest, le Massif central et le Sud-Ouest. Elle est présente aussi en Italie, en Espagne et en Belgique où son introduction est probablement due à l'Homme.
ÉcologieL'absence totale de couleur verte indique que cette plante est un parasite, qui n'a pas besoin de chlorophylle. Cela veut dire qu'elle vit aux dépens de l'arbre auprès duquel elle pousse. Elle plonge dans les racines de ce dernier des «suçoirs» proches de ceux du Gui, qui vont constituer de petites canules, par lesquelles la sève va passer de la plante hôte au parasite et le nourrir, un peu comme lors d'une transfusion.
La Clandestine n'a donc nul besoin de feuilles aériennes pour effectuer la photosynthèse. Ses feuilles sont souterraines et écailleuses, et son réseau de racines suceuses est très développé et enserre étroitement les racines de l'arbre hôte. C'est un rhizome imposant dont le poids peut atteindre plusieurs kilogrammes. Il faut noter que l'arbre hôte ne souffre aucunement de la présence de son parasite, ce qui distingue la Lathrée clandestine d'autres parasites suceurs comme le Gui, qui est un ravageur.
Croissance et fructificationLa Lathrée clandestine produit donc une impressionnante quantité de fleurs de trois à quatre centimètres de long. Comme presque toutes les plantes à fleurs, celles-ci se transforment en fruits qui contiennent chacun quatre à cinq grosses graines. La pollinisation est possible grâce à l'action du vent, mais c'est le plus souvent à la suite de la visite d'une abeille que le pollen est disséminé de fleurs en fleurs.
Les graines, que la plante est capable de projeter à quelque distance, peuvent alors tomber dans l'eau et parcourir le courant jusqu'à échouer sur un site favorable. Elle peuvent aussi être disséminées grâce à l'action d'un oiseau ou même se retrouver au cœur d'une fourmilière, emmenées par une ouvrière. Dans tous les cas, si l'humidité le permet et si la racine d'un arbre hôte se trouve à proximité, une nouvelle Clandestine va pouvoir pousser. Il faudra toutefois attendre dix ans avant qu'elle ne produise la moindre fleur.
Vie et mortLa Clandestine, lorsqu'elle a fructifié, n'a plus rien à faire à la surface de la Terre. C'est pourquoi elle disparaît jusqu'au printemps suivant. L'été venu, rien ne permet de dire avec certitude que des clandestines poussent au bord de tel ou tel ruisseau, à moins de savoir que ce gros renflement au pied d'un arbre cache en fait un de ses rhizomes. Mais encore faut-il l'avoir repéré au printemps !
• Au chapitre de ses particularités, la clandestine à la réputation d'être une plante carnivore, mais les botanistes ne sont pas forcément d'accord sur ce sujet.
• On l'a nommé successivement : Clandestina pallidiflora, Clandestina rectiflora, puis Lathraea clandestina.
Photos de l'auteur. Tous droits réservés.
Cette plante pousse donc au pied des arbres, tels que les peupliers, les saules, mais aussi les aulnes et pourquoi pas le Chêne pédonculé, tout contre les racines qui plongent dans la terre. Elle se plaît au bord des cours d'eau, dans la zone où ces racines sont en contact fréquent avec l'eau. On la rencontre dans toute la France, mais plus souvent dans l'Ouest, le Massif central et le Sud-Ouest. Elle est présente aussi en Italie, en Espagne et en Belgique où son introduction est probablement due à l'Homme.
ÉcologieL'absence totale de couleur verte indique que cette plante est un parasite, qui n'a pas besoin de chlorophylle. Cela veut dire qu'elle vit aux dépens de l'arbre auprès duquel elle pousse. Elle plonge dans les racines de ce dernier des «suçoirs» proches de ceux du Gui, qui vont constituer de petites canules, par lesquelles la sève va passer de la plante hôte au parasite et le nourrir, un peu comme lors d'une transfusion.
La Clandestine n'a donc nul besoin de feuilles aériennes pour effectuer la photosynthèse. Ses feuilles sont souterraines et écailleuses, et son réseau de racines suceuses est très développé et enserre étroitement les racines de l'arbre hôte. C'est un rhizome imposant dont le poids peut atteindre plusieurs kilogrammes. Il faut noter que l'arbre hôte ne souffre aucunement de la présence de son parasite, ce qui distingue la Lathrée clandestine d'autres parasites suceurs comme le Gui, qui est un ravageur.
Croissance et fructificationLa Lathrée clandestine produit donc une impressionnante quantité de fleurs de trois à quatre centimètres de long. Comme presque toutes les plantes à fleurs, celles-ci se transforment en fruits qui contiennent chacun quatre à cinq grosses graines. La pollinisation est possible grâce à l'action du vent, mais c'est le plus souvent à la suite de la visite d'une abeille que le pollen est disséminé de fleurs en fleurs.
Les graines, que la plante est capable de projeter à quelque distance, peuvent alors tomber dans l'eau et parcourir le courant jusqu'à échouer sur un site favorable. Elle peuvent aussi être disséminées grâce à l'action d'un oiseau ou même se retrouver au cœur d'une fourmilière, emmenées par une ouvrière. Dans tous les cas, si l'humidité le permet et si la racine d'un arbre hôte se trouve à proximité, une nouvelle Clandestine va pouvoir pousser. Il faudra toutefois attendre dix ans avant qu'elle ne produise la moindre fleur.
Vie et mortLa Clandestine, lorsqu'elle a fructifié, n'a plus rien à faire à la surface de la Terre. C'est pourquoi elle disparaît jusqu'au printemps suivant. L'été venu, rien ne permet de dire avec certitude que des clandestines poussent au bord de tel ou tel ruisseau, à moins de savoir que ce gros renflement au pied d'un arbre cache en fait un de ses rhizomes. Mais encore faut-il l'avoir repéré au printemps !
• Au chapitre de ses particularités, la clandestine à la réputation d'être une plante carnivore, mais les botanistes ne sont pas forcément d'accord sur ce sujet.
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