Lézards de France - le Lézard des Murailles (Podarcis muralis) : un monte-en-l'air qui n'a pas froid aux yeux.Accroché à votre mur il vous surveille du coin de l'œil, semblant dormir. C'est le Lézard des Murailles... et des gouttières, mais attention au chat !Tout le monde connaît les lézards et en a sans doute déjà vu. Mais pour ce qui est de les attraper, c'est une autre histoire, car ces animaux sont très rapides. Et il le faut bien, ne serait-ce que pour échapper aux prédateurs.Il faut avouer que depuis 315 millions d'années que les reptiles foulent le sol de notre planète, ils ont plutôt régressé, spécialement en taille. Le temps des dinosaures géants est bien loin, et leur petitesse actuelle en fait des proies faciles pour les prédateurs, en particulier les oiseaux comme les rapaces diurnes (dont le circaète Jean-le-Blanc, spécialisé dans la chasse des reptiles), les pies-grièches, les corbeaux, les corneilles, les hérons. Chez les mammifères, on peut citer en premier lieu les rats, les hérissons, presque tous les mustélidés (belettes, hermines...), et aussi bien entendu les animaux domestiques comme les chats ou les chiens. D'autres reptiles comme le Lézard ocellé ou la Vipère lui font aussi la vie dure.
La chasse de ce petit reptile nommé «Podarcis Muralis» est en effet un sport plutôt facile. Il est d'ailleurs fréquent de voir un lézard des murailles avec une queue raccourcie. Celui-là, au moins, a évité la capture, grâce à cette étonnante faculté : sa queue peut se détacher, aux tiers de sa longueur, par contraction des muscles, car ses vertèbres ne sont pas attachées les unes aux autres. Après arrachage, le morceau de queue s'agite en tous sens. C'est fort pratique pour distraire le prédateur de sa véritable proie et faciliter une fuite aussi éperdue qu'efficace. Le plus intéressant, c'est que la queue repousse. Moins belle, certes, mais c'est mieux que rien.
Cette faculté s'appelle autotomie. Il faut noter qu'il n'est généralement pas possible de réaliser une seconde autotomie après avoir perdu sa queue une première fois. Prudence, donc.Le lézard des murailles peut atteindre une taille de vingt centimètres. Sa robe striée de bandes marron et noires, tirant parfois vers le vert, très variable selon l'endroit et les individus, lui permet de se fondre dans l'environnement minéral. Sa gorge est toujours mouchetée de noir. C'est un animal diurne, très rapide et craintif, mais pourtant familier. S'il se sent en danger, il fonce tête baissée dans la fissure la plus proche pour en ressortir peu de temps après et reprendre sa place. Sa longue queue lui permet les plus étonnantes acrobaties, jouant le rôle de contrepoids. Ses pattes se terminent par de petites «mains» équipées de griffes faisant office de crampons. C'est très pratique pour escalader les façades des maisons, comme le ferait une araignée.
Et des araignées, il en mange ! Elles constituent, avec les insectes, l'essentiel de son alimentation.
Sa maison est un petit terrier qu'il se creuse lui même, dans un trou du mur où il a élu domicile. En somme, la vie du lézard des murailles se résume à passer des heures à se chauffer au soleil, manger de petites choses croustillantes et pleines de pattes et narguer le chat depuis son perchoir… Sympathique, non ?
Lors de la période des amours, de violentes querelles opposent les mâles rivaux, qui sont vindicatifs et n'hésitent pas à se mordre mutuellement la queue.De temps à autre, le lézard va muer, comme tous les reptiles, afin de se séparer de sa vieille peau devenue trop étroite. Contrairement aux serpents, qui rejettent une mue complète, le lézard mue par plaques, qu'il mange au fur et à mesure de leur chute. Cela le fortifie, car c'est plein de vitamines. L'hiver venu, il passe les semaines les plus froides à dormir, mais juste d'un œil : le moindre rayon de soleil le voit à nouveau courir les murs. L'accouplement commence quelques semaines après la fin de cette période de repos.
La femelle pond ses œufs deux ou trois fois par an, sous une pierre ou dans un trou creusé dans le sol. Les jeunes naissent la plupart du temps au cours de l'été. Hélas, peu d'entre eux survivent aux prédateurs. On peut confondre cette espèce avec le Lézard vivipare, compte tenu surtout de l'extrême variabilité du lézard des murailles. Le Lézard vivipare est cependant plus trapu que ce dernier et possède des doigts plus courts. Sur les murs des maisons, on ne trouve donc en général que des lézards des murailles, le Lézard vivipare étant nettement moins familier que son cousin.
Voir aussi : Le lézard vivivare, un petit reptile des plus étranges qui vous étonnera par son mode de reproduction...
Voir aussi : L'orvet, un gentil lézard sans patte qui se prend pour un serpent.
Photos
1 - Manfred Heyde CC-BY-SA
2 - Bernard Dupont CC-BY-SA
3 - Cangadoba CC-BY-SA
La chasse de ce petit reptile nommé «Podarcis Muralis» est en effet un sport plutôt facile. Il est d'ailleurs fréquent de voir un lézard des murailles avec une queue raccourcie. Celui-là, au moins, a évité la capture, grâce à cette étonnante faculté : sa queue peut se détacher, aux tiers de sa longueur, par contraction des muscles, car ses vertèbres ne sont pas attachées les unes aux autres. Après arrachage, le morceau de queue s'agite en tous sens. C'est fort pratique pour distraire le prédateur de sa véritable proie et faciliter une fuite aussi éperdue qu'efficace. Le plus intéressant, c'est que la queue repousse. Moins belle, certes, mais c'est mieux que rien.
Cette faculté s'appelle autotomie. Il faut noter qu'il n'est généralement pas possible de réaliser une seconde autotomie après avoir perdu sa queue une première fois. Prudence, donc.Le lézard des murailles peut atteindre une taille de vingt centimètres. Sa robe striée de bandes marron et noires, tirant parfois vers le vert, très variable selon l'endroit et les individus, lui permet de se fondre dans l'environnement minéral. Sa gorge est toujours mouchetée de noir. C'est un animal diurne, très rapide et craintif, mais pourtant familier. S'il se sent en danger, il fonce tête baissée dans la fissure la plus proche pour en ressortir peu de temps après et reprendre sa place. Sa longue queue lui permet les plus étonnantes acrobaties, jouant le rôle de contrepoids. Ses pattes se terminent par de petites «mains» équipées de griffes faisant office de crampons. C'est très pratique pour escalader les façades des maisons, comme le ferait une araignée.
Et des araignées, il en mange ! Elles constituent, avec les insectes, l'essentiel de son alimentation.
Sa maison est un petit terrier qu'il se creuse lui même, dans un trou du mur où il a élu domicile. En somme, la vie du lézard des murailles se résume à passer des heures à se chauffer au soleil, manger de petites choses croustillantes et pleines de pattes et narguer le chat depuis son perchoir… Sympathique, non ?
Lors de la période des amours, de violentes querelles opposent les mâles rivaux, qui sont vindicatifs et n'hésitent pas à se mordre mutuellement la queue.De temps à autre, le lézard va muer, comme tous les reptiles, afin de se séparer de sa vieille peau devenue trop étroite. Contrairement aux serpents, qui rejettent une mue complète, le lézard mue par plaques, qu'il mange au fur et à mesure de leur chute. Cela le fortifie, car c'est plein de vitamines. L'hiver venu, il passe les semaines les plus froides à dormir, mais juste d'un œil : le moindre rayon de soleil le voit à nouveau courir les murs. L'accouplement commence quelques semaines après la fin de cette période de repos.
La femelle pond ses œufs deux ou trois fois par an, sous une pierre ou dans un trou creusé dans le sol. Les jeunes naissent la plupart du temps au cours de l'été. Hélas, peu d'entre eux survivent aux prédateurs. On peut confondre cette espèce avec le Lézard vivipare, compte tenu surtout de l'extrême variabilité du lézard des murailles. Le Lézard vivipare est cependant plus trapu que ce dernier et possède des doigts plus courts. Sur les murs des maisons, on ne trouve donc en général que des lézards des murailles, le Lézard vivipare étant nettement moins familier que son cousin.
Voir aussi : Le lézard vivivare, un petit reptile des plus étranges qui vous étonnera par son mode de reproduction...
Voir aussi : L'orvet, un gentil lézard sans patte qui se prend pour un serpent.
Photos
1 - Manfred Heyde CC-BY-SA
2 - Bernard Dupont CC-BY-SA
3 - Cangadoba CC-BY-SA
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